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Devenir mamans après une PMA au Danemark : le témoignage de Madeleine et Elvire

PMA couples de femmes au Danemark

Le 14 février 2023 naît Roman, après le long parcours de Procréation Médicalement Assistée (PMA) de ses mamans Madeleine et Elvire au Danemark. Elvire a porté l’enfant, Madeleine a été à ses côtés à chaque étape. Pourquoi ce couple de femmes a-t-il choisi le Danemark ? Comment ont-elles vécu ce parcours et leur rôle respectif ? Elles nous racontent.

Bonjour Elvire et Madeleine. Vous semblez comblées avec votre fils Roman. Quel a été votre parcours PMA pour lui donner naissance ?

Elvire : En mai 2021, après une longue réflexion, nous avons souhaité avoir un enfant. Notre choix s’est porté sur le Danemark pour ce parcours PMA. Lors de notre premier rendez-vous avec la clinique danoise, ils nous ont rapidement expliqué comment cela fonctionnait. Très vite, on nous a demandé de choisir notre donneur. Nous avons choisi de laisser le destin faire et de laisser la clinique choisir pour nous. Nous avons attendu quelques mois et nous sommes lancées en octobre.

Madeleine : Nous nous sommes alors rendues au Danemark pour la première fois. Cette première insémination n’a pas fonctionné. Puis, Elvire y est retournée en janvier, février, mars et mai 2022. La cinquième tentative, au mois de mai, a été la bonne !

Pourquoi avez-vous choisi de mener votre parcours de conception au Danemark ?

Madeleine : Nous avons un couple d’amies qui avaient choisi cette clinique au Danemark et qui nous l’avaient recommandée. Par ailleurs, nous avions très vite mis la France de côté car, au début de nos démarches, la loi bioéthique du 2 août 2021 n’était pas encore en vigueur. Nous avons hésité avec la Belgique mais c’est très pointu d’un point de vue médical. Les cliniques belges mènent davantage d’examens qu’en France ou au Danemark. Nous avons décidé de nous simplifier la vie et de nous rendre au Danemark.

Elvire : Toutefois, il faut reconnaître un avantage en Belgique : ils permettent un suivi psychologique pour les deux parents avant le début du parcours, contrairement au Danemark où c’est en “free-business” : tant que tu paies, tu as ce que tu veux. L’équipe ne te demande pas comment tu te sens, ni ce que ta famille ressent. 

PMA couple de femmes au Danemark Madeleine et Elvire

Au-delà du versant psychologique, comment évaluez-vous le suivi médical dont vous avez bénéficié tout au long de votre parcours PMA dans cette clinique au Danemark ? 

Madeleine : On sent qu’ils ont l’habitude et tout est simplifié pour les patients. Nous nous sommes senties bien conseillées, nous savions que si ça ne fonctionnait pas au bout de “X” tentatives, ils nous proposeraient de passer en Fécondation in Vitro (FIV). Ils ont prescrits à Elvire des examens complémentaires au cas où. Tout a été clair dès le début.

Elvire : Mais une chose qu’ils n’ont pas expliqué, et que l’on a malheureusement appris trop tard, c’est que tout peut être remboursé par la Sécurité Sociale. Les échographies, les prises de sang, tous les tests… C’est quelque chose qui n’est pas mis en avant et nous l’avons su trop tard, nous avons donc été remboursées seulement pour les deux dernières tentatives.

 

Au final, à combien s’élève le coût de votre parcours PMA au Danemark ?

Elvire : Une paillette coûte environ 1 000 € dans la gamme que l’on a choisie. Le prix varie en fonction de la gamme sélectionnée. Il faut également ajouter le logement sur place, le déplacement, la nourriture, soit approximativement 2 500 € minimum par essai. 

Madeleine : Par ailleurs, l’annonce de l’insémination se fait à la dernière minute. Cela implique que nous étions obligées de prendre les billets de train et d’avion, ainsi que le logement, au dernier moment. Il faut y être préparé et être prêt à payer plusieurs fois. Et même prêt à payer pour que ça ne fonctionne peut-être jamais.

PMA couple de femmes Madeleine et Elvire

Est arrivé le moment de choisir le donneur de gamètes. Comment cela s’est-il passé ?

Elvire : Notre interlocuteur à la clinique nous a dit d’aller sur le site pour choisir notre donneur. Il nous a averties que des personnes n’étaient pas à l’aise sur site, mais sans souhaiter nous dire pourquoi… On a compris très rapidement la raison…

Madeleine : Sur le site, on tombe sur des photos de petits garçons, ce sont les donneurs, et tu dois choisir… C’est très déstabilisant.

Elvire : À côté des photos de petits garçons, un prix est affiché. Nous n’avons pas réussi à suivre cette démarche avec des photos. Nous avons pris la décision de nous baser seulement sur des critères.

Madeleine : La liste de critères est longue, par exemple la catégorie socio-professionnelle, l’origine des deux parents, la couleur des yeux, des cheveux, de la peau, la taille, le poids, s’il est gaucher ou droite.  Nous avons choisi un profil assez proche de nous, un grand gabarit, un gaucher comme Elvire.

 

Quel est profil du donneur de la dernière insémination artificielle, qui a permis de donner naissance à Roman ?

Elvire : Pour le dernier donneur, j’ai souhaité qu’il ait le même groupe sanguin que moi (O+) car on nous avait dit que cela pouvait aider. En l’occurrence, cela a fonctionné, mais nous n’aurons jamais la certitude que c’est grâce à ce choix. 

Notre donneur est donc O+ et gaucher. Ses deux parents sont d’origine lituanienne et sa catégorie professionnelle était “artiste, événementiel, journaliste”, comme Madeleine.

 

Qu’avez vous ressenti au moment de faire vos choix ? 

Elvire : En choisissant ce donneur, nous avons pris conscience que ces choix de critères allaient déterminer l’enfant que nous allions avoir et donc déterminer une vie entière. C’était très perturbant.

 

Votre petit garçon pourra demander des informations au sujet du donneur. Que pensez-vous de la rencontre entre votre fils et ce donneur dans 18 ans ?

Elvire : Roman aura le droit de demander des informations sur son géniteur s’il le souhaite. Ce ne sont pas des données que nous avons le droit de connaître. Il pourra ainsi connaître son nom, son prénom, avoir une photo de lui. Il aura l’opportunité d’entrer en contact avec lui, mais seulement si le donneur est d’accord. Il faudra donc que l’on se prépare et que l’on prépare notre fils au fait que le donneur puisse refuser de le rencontrer.

PMA couple de femmes Madeleine et Elvire

Elvire, tu as fait les inséminations puis porté votre fils. Comment as-tu vécu cette grossesse ?

Elvire : Je savais que la PMA ne fonctionnait pas à chaque fois et qu’il fallait faire plusieurs essais. On pense toujours que cela n’arrive qu’aux autres, mais quand je suis tombée enceinte, j’ai pris conscience de la chance qu’on avait. C’était évidemment stressant, notamment pendant les trois premiers mois où l’on avait peur qu’il ne tienne pas. Je savais que je n’aurais pas le courage d’y retourner si ça ne fonctionnait pas. 

J’avais conscience que je vivais une grossesse exceptionnelle et j’avais d’autant plus envie d’y faire attention.

 

Madeleine, comment as-tu vécu l’autre versant de cette PMA, comme co-parent ?

Madeleine : Avant sa naissance, je n’ai pas vraiment réalisé. Mais quand il est né, cela s’est imposé comme une évidence : c’était mon enfant.

Ce qui a été difficile a été de s’intégrer tout au long du parcours auprès de l’équipe médicale. J’ai mal vécu la place qui m’a été donnée par le corps médical. Ils ont l’habitude d’avoir des hommes en co-parents. Les médecins parlaient beaucoup à Elvire sans vraiment m’intégrer dans l’histoire, alors que nous allions être mamans à deux.

 

Madeleine, quels conseils souhaites-tu partager pour aider les femmes dans la même situation ? 

N’hésitez pas à vous exprimer sur votre ressenti et de dire “Parlez moi à moi aussi.” Il y a seulement deux moments où l’on m’a demandé de faire quelque chose : lors de la péridurale et lors de l’insémination. On m’a demandé si je voulais appuyer sur la seringue, pour que cela devienne un acte symbolique.

 

Quel message souhaitez-vous transmettre aux couples et aux femmes en parcours de PMA ?

Elvire : La vie continue, quoi qu’il arrive. Communiquez dans votre couple et ne vous oubliez pas, ni individuellement ni en couple. Essayez d’avoir d’autres objectifs dans la vie et de ne pas faire du désir d’enfant un absolu.

Madeleine : Pour finir, laissez les filles tranquilles, les adolescentes, les jeunes femmes, il y a une grosse pression sociale autour du sujet de la parentalité. C’est cette pression qui fait qu’il y a des parcours compliqués.

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