« J’ai arrêté la PMA lorsque j’ai compris que mon corps et mon esprit n’étaient plus en phase »

Aurélie arrêt du parcours PMA_Sereine et apaisée

Elle a pris sa décision : arrêter la Procréation Médicalement Assistée (PMA), sans avoir un deuxième enfant. Maman d’un garçon de 10 ans né naturellement, Aurélie fait face à une infertilité secondaire. Après plusieurs tentatives sans aboutissement, elle décide de ne pas poursuivre le parcours. Elle nous raconte pourquoi et comment elle a réussi à se reconstruire.

Bonjour Aurélie, quelle est ton histoire PMA ?

Mon histoire PMA est un long parcours : près de huit années se sont écoulées entre le moment où nous avons voulu avoir un deuxième enfant et notre première insémination artificielle. 

Au bout d’un an d’essai bébé pour avoir un deuxième enfant, nous avons décidé de nous lancer dans un parcours de Procréation Médicalement Assistée (PMA). Mon gynécologue m’a demandé de ne pas paniquer. Il a fait un déclenchement d’ovulation, mais cela n’a pas fonctionné. Malgré cela, aucun examen ne nous a été proposé. 

Suite à un déménagement, j’ai changé de gynécologue et celle-ci nous a prescrit des examens, à mon mari et à moi. Nous avons alors pu commencer à identifier les causes de nos problèmes. De mon côté, les résultats des analyses n’étaient pas bons.

Aurélie arrêt du parcours PMA_En famille avec son enfant

Que s’est-il passé suite à ces premiers examens de fertilité, révélant une infertilité secondaire ?

Nous avons commencé un protocole d’insémination artificielle (IA). À la ponction, nous avons eu la chance d’avoir 9 follicules.

Cependant, j’ai souffert d’une grave complication suite à ce prélèvement. J’ai failli mourir. Cet épisode a été très compliqué pour moi. Nous avons pris du temps pour nous avant de réaliser la première insémination. 

 

Suite aux complications médicales que tu as vécues, dans quel état d’esprit étais-tu pour cette première insémination artificielle ? 

J’étais à la fois très excitée et anxieuse. La gynécologue était très optimiste et j’y croyais. J’avais pris la décision de ne pas modifier mon quotidien, de continuer à travailler et surtout de vivre ma vie comme tout le monde. 

J’étais également inquiète en raison du choc de la ponction. Je me demandais si ces nouvelles piqûres n’allaient pas engendrer d’autres pathologies. J’appréhendais beaucoup. Malheureusement, cette tentative n’a pas abouti.

 

Comment as-tu vécu les deux inséminations artificielles suivantes ? 

Nous avons décidé de nous laisser quelques mois de pause avant d’enchaîner. J’ai souhaité ralentir mon rythme de travail, penser un peu plus à moi et me poser. J’avais l’impression de “couver” à la maison. Mais la deuxième tentative n’a pas non plus fonctionné. 

Pour notre troisième IA, j’ai totalement arrêté de travailler. Je voulais tout donner pour que cela fonctionne. Malheureusement, cette insémination s’est également soldée par un échec. À ce moment-là, je n’avais plus de follicules et je ne me projetais pas dans un nouveau parcours.

Aurélie arrêt du parcours PMA_Souriante

Après ces tentatives qui n’ont pas abouti, comment as-tu trouvé la force d’aller de l’avant ?

J’ai consulté une psychologue pour creuser certains de mes problèmes. J’ai alors compris que mon corps n’était pas en accord avec mon esprit : avoir un enfant non naturellement était en réalité au-delà de mes convictions. J’ai alors pris la décision d’arrêter le parcours. 

J’ai regretté de ne pas avoir vu un psychologue plus tôt, lorsque j’étais en parcours. Cela m’aurait peut-être permis de déverrouiller des émotions. Aujourd’hui, je suis sereine et heureuse avec mon fils et mon mari.

 

Quel a été le « déclic » pour prendre cette décision de mettre fin au parcours PMA ? 

Grâce au travail fait en psychothérapie, j’ai pris conscience que je ne souhaitais pas repasser par le corps médical. En une séance, tout est devenu clair : j’ai compris qu’il fallait arrêter le parcours car mon corps ne pouvait pas continuer.

 

Cela fait un an que tu as décidé d’arrêter. Comment te sens-tu aujourd’hui ?

Un an après cette décision, le fait d’en reparler ravive beaucoup d’émotions, qui ne sont pas négatives. Peut-être que je reprendrai un jour ce parcours. D’une autre manière, en étant cette fois accompagnée psychologiquement et émotionnellement dès le début. 

 

Qu’aurais-tu aimé avoir dans ton parcours pour mieux vivre la PMA ?

Il m’a manqué un suivi psychologique. J’aurais pu déverrouiller des tensions et des émotions qui peut-être ne me donnaient pas la possibilité d’accueillir un embryon. 

Par ailleurs, j’aurais aimé davantage d’objectivité sur mes chances de réussite. J’étais très positive et la chute a été difficile.

Enfin, j’aurais aimé être reconnue et considérée comme une femme. Je me suis sentie comme un simple dossier, un numéro. Après l’échec de la première insémination artificielle, on ne m’a pas demandé de quoi j’avais besoin émotionnellement. J’aurais aimé être accompagnée sur ce plan.

Aurélie arrêt du parcours PMA_Avec son fils et son conjoint

Quel regard portes-tu aujourd’hui sur ce ton parcours PMA ?

Je continue de penser que c’est une belle expérience de vie bien qu’il n’y ait pas eu de bébé. Ça m’a donné espoir, c’était la dernière chance d’avoir un enfant et aujourd’hui j’ai fait le deuil de mon espoir. Je suis allée au bout et je me suis donnée les moyens. Cela me permet de ne rien regretter et de ne pas être dans l’incertitude. Cette PMA a été positive, elle m’a ouvert l’esprit.

 

Comment ton conjoint et ton fils ont-ils vécu ce parcours ?        

Cela a été une PMA en famille ! J’ai eu la chance d’être très soutenue par mon mari et mon fils, mais également par mes parents. Mon papa me faisait les piqûres lorsque mon mari n’était pas là car je ne parvenais pas à le faire seule. Il avait vécu ce parcours avec son ancienne compagne et s’y connaissait dans le domaine. Et je sais que mon mari sera toujours là et toujours partant pour recommencer un parcours si nous le souhaitons.

 

Quel est ton message pour les femmes en parcours PMA ? 

Allez au bout de vos envies en restant en accord avec vous-même. Si vous en ressentez le besoin, faites-vous suivre par un psychologue. C’est comme dans la musique, il faut que tout soit accordé !

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