Comment Bien Vivre Les Annonces De Grossesse

Trois amies en parcours PMA qui se soutiennent

« On mène toutes des combats que les autres ne voient pas ».  En effet, sur le front de la procréation, le désir de devenir mère vit davantage dans l’obscurité que dans la lumière. Votre entourage n’est, bien souvent, pas au courant de cette décision. Ainsi, c’est comme si vous deviez mener votre bataille en retrait, en silence, en secret. 

Et bien que ce parcours ait fait de vous des femmes-guerrières, il n’est pas facile pour autant de garder la tête haute face aux annonces de grossesse se multipliant. Un “je suis enceinte”, si innocemment prononcé peut provoquer chez vous un tourbillon d’émotions difficile à contrôler. Ne vous en faites pas, vous êtes des milliers dans ce cas. Et aujourd’hui, Dulcy est là pour vous partager quelques conseils good-mood et espérer ainsi qu’ils soient les éclaircies dont vous avez besoin pour traverser ces tempêtes. 

 

1. Un contexte d’infertilité qui pousse involontairement à l’hostilité. 

Quand la PMA épuise vos ressources émotionnelles  

Après de multiples rendez-vous médicaux, de nombreux essais, traitements, injections, tests et semaines à patienter, à douter, à pleurer, vous naviguez dans un océan de questions et d’incompréhension. À l’horizon ? Rien d’autre que l’impatience et la résilience (et vous pouvez d’ailleurs en être très fières !). 

« Après 8 ans d’essai et sachant que c’est notre dernière chance avant le don j’ai tellement envie d’y croire ! » – Sabrina

Mais soudain, un raz-de-marée de tristesse entremêlée de découragement vous envahit face à l’annonce de trop : « Tu ne devineras jamais, je suis enceinte ! » s’exclame votre collègue Coralie, le sourire jusqu’aux oreilles. Mais comment accueillir avec joie une telle nouvelle alors que vous êtes en plein combat PMA ? C’est pourtant une personne que vous appréciez mais la douleur intérieure estompe instantanément votre capacité à la féliciter. Croyez-nous, nous ne sommes jamais assez préparées pour réagir à certaines bonnes nouvelles, surtout quand celles-ci ne nous concernent pas.

 

Leurs « heureux évènements » ne le sont pas pour autant pour vous. 

Annonce, baby shower, naissance, faire-part ; ces ‘heureux évènements’ sont bien loin de l’être pour vous. Tristement, ils vous renvoient à votre réalité : celle d’une incapacité à concevoir naturellement, celle d’une procréation médicalement assistée, celle que vous qualifiez très souvent d’échec voire de deuil. Elisa confirme : « Je suis heureuse pour eux, je leur souhaite du bonheur mais tout cela me confronte à mon échec personnel ».

Reconnaissons-le, ce quotidien de PMA met votre corps, votre esprit, vos hormones et parfois même vos amitiés à rude épreuve. C’est pourquoi, tel un séisme émotionnel, le mot ‘grossesse’ peut venir à tout moment chahuter votre force mentale. 

« Je suis en plus de ça entourée de pas mal de personnes qui annoncent leur grossesse, alors pour certaines je suis super contente mais pour d’autres quand je vois qu’elles attendent leur deuxième enfant et ne sont même pas capables de s’occuper du premier, ça me fout les boules ! J’essaie de rester positive mais c’est tellement dur ! » – se confie Claire.

 

Certaines annonces sont plus blessantes que d’autres. 

De plus, certains propos peuvent également faire irruption dans une conversation de manière très maladroite ou indélicate : « J’ai eu une amie comme ça qui m’a dit sur Facebook qu’elle était enceinte à quelques mois de grossesse et n’a fait que de me parler d’elle… Même pas de compassion pour moi. Je l’ai bloquée. Tu ne te vantes pas de ta grossesse auprès de quelqu’un que tu sais en PMA. Tu annonces ta grossesse okay mais après tu évites de narguer c’est un minimum de respect. » – Mona.

 

Famille heureuse annonce grossesse

 

Amies ou inconnues : des grossesses difficiles à éviter au quotidien

À cette annonce peut venir s’ajouter l’éclosion de ventres ronds. Dans les rues, au supermarché, au parc. Où que vous alliez, où que vous soyez, vous risquez d’être exposées à ces scènes de vie si anodines pour beaucoup et pourtant si douloureuses pour vous. « Avant j’étais effondrée quand je croisais une femme enceinte ou une maman avec une poussette. Cela me brisait le cœur » atteste Solène. 

Car oui, à la vue de toutes ces futures mères, vous n’avez qu’un seul désir : que votre ventre puisse s’arrondir lui aussi. 

 

2. Déculpabiliser : un remède naturel qui aide réellement 

“Pourquoi ce rêve ne se réalise pas ? Pourquoi ce projet ne se concrétise pas ? Pourquoi ce combat s’éternise ? Pourquoi elles et pas moi ?” – Si vous aussi vous vous sentez seules, incomprises, défaitistes et que vous devez faire face à cette injustice, sachez que ce défi est également partagé par un grand nombre de femmes. Ne soyez pas si dures avec vous-mêmes, vous n’êtes en rien coupables. Rappelez-vous néanmoins à quel point votre traitement peut justifier votre fragilité, votre épuisement, votre sensibilité.  

Tandis que le cercle des futures mamans s’agrandit, votre espoir de pouvoir un jour en faire partie se réduit. Du moins, c’est ce que votre esprit veut vous faire croire. Mais ne l’écoutez pas, soyez plus fortes que ça, résistez aux pensées négatives et concentrez-vous sur les petits bonheurs qui mettent du baume au cœur. 

 

Prendre du recul face au sentiment envahissant de culpabilité

Tout d’abord, essayez de balayer cette culpabilité qui vous hante. Cessez de penser que vous avez l’impression d’être “méchante” en ayant ces pensées qui surgissent aussitôt que les annonces rugissent.

« J’ai l’impression de me transformer en monstre à chaque annonce et de me focaliser que sur ma personne !! » – se désole Tiphaine alors que Ludivine se demande constamment « Comment vous faites face aux annonces de grossesse de votre entourage très proche ? Je suis heureuse pour elles mais en même temps si triste et anéantie, c’est très dur. Et injuste. Je me dis que nous, on n’y arrivera pas…» 

 

LE CONSEIL PSY 

Pour ne pas laisser ce sentiment douloureux l’emporter, les psychologues conseillent généralement de vous munir d’un carnet et d’un crayon (voire de votre téléphone si vous préférez utiliser une application pour y sauvegarder vos notes) aussitôt l’apparition de ces pensées. 

L’idée ? Vous encourager à décrire de manière spontanée la situation qui est à l’origine de ce sentiment de culpabilité : 

  • Où êtes-vous ? 
  • Quelles sont les personnes qui vous entourent ? 
  • Quel est le contexte émotionnel au moment où vous écrivez ces quelques mots ? 

Prenez ensuite le temps une fois par semaine ou par mois (en fonction de la fréquence de ce sentiment ressenti) de relire vos notes. À la lecture de ces dernières, vous serez probablement mieux préparées à accepter les évènements culpabilisants pour lesquels vous n’êtes en aucun coupables. 

De plus, elles pourront éventuellement vous aider à visualiser les situations que vous préférez éviter à l’avenir ou aborder différemment (plus de recul, moins de jugement…).

Accepter ses émotions pour mieux s’en libérer

Colère, jalousie, frustration, amertume, rage : ce flot d’émotions peut vous submerger plus vite que vous ne le pensiez. Cependant, vos réactions ne définissent pas ou n’impactent pas la personne que vous êtes. Elles ne déteignent pas sur votre personnalité. C’est pourquoi, si vous êtes à même de réaliser le plus tôt possible qu’elles sont inévitablement normales, vous êtes sur la bonne voie de l‘acceptation. En aucun cas, ne les laissez pas vous faire croire que vous êtes égoïstes, malveillantes ou cruelles. Vous êtes une belle personne qui essaie tant bien que mal de combattre son infertilité tout en devant se réjouir pour les autres.

 

Des conseils personnels à conjuguer au pluriel 

Certes, il n’y a pas de recette magique pour dompter ce genre de nouvelles. En revanche, il existe une poignée de pratiques très utiles qui permettent de vous protéger et de fortifier votre énergie au quotidien.

 

Préservez votre énergie autant que vous pouvez. 

En effet, il est très important de la préserver car vous en avez davantage besoin pour vous épauler le long de votre parcours PMA, qui requiert force, disponibilité, courage voire détachement. Comme le dit parfaitement Pauline « Ne lâchez pas le combat mais lâchez prise parfois ça fait du bien. » Quand vous vous sentez dévaler la pente de la déception, cette énergie est votre moteur pour aider à la remonter, votre booster pour pouvoir la surmonter. Ainsi, pour veiller à ce qu’elle ne s’érode pas, misez sur les petits riens 100% positivité. 

Respirez, soufflez, prenez du temps pour vous, relativisez et positivez, comme le fait Nadia : « Aujourd’hui c’est différent, je ne ressens plus ce pincement car je me répète comme un mantra ‘Moi aussi je suis capable de devenir mère’. Ça me libère de penser positivement ». 

 

Bavardage heureux entre amies

 

Renoncez aux évènements liés à la grossesse et à la maternité si nécessaire.

Si vous estimez qu’il soit préférable pour vous, pour votre mental et pour vos relations (amicales ou familiales) de rester éloignées de tout ce qui traite (de près ou de loin) de la grossesse ou de la maternité, très bien. Écoutez-vous avant tout. Libre à vous de :

    • Ne pas participer aux conversations qui parlent de bébé

    • Ne pas passer de temps avec une personne enceinte

    • Contourner le rayon maternité autant que possible

    • De vous désabonner de comptes ‘mamans’ ou ‘mum-to-be’ que vous suivez sur les réseaux sociaux 

    • Ne pas assister à un baptême ou à un anniversaire 

    • Ne pas participer à une baby shower ou un ‘reveal gender’

Comme dirait le dicton ‘Loin des yeux, près du cœur’ – la distance que vous imposez n’est pas synonyme d’absence permanente ou d’insignifiance. Si vos amies ou autres personnes proches et enceintes ont conscience à quel point la situation est difficile à vivre pour vous, elles comprendront votre peine. Elles feront preuve d’empathie, de bienveillance, d’écoute et respecteront votre choix, même si celui-ci implique de passer moins de temps (voire aucun) à leurs côtés.

 

Bien communiquer en amont à propos de votre situation

Avant même d’imposer cette distance, il peut être bon de communiquer en amont vos émotions et vos besoins auprès de vos proches. Qu’il s’agisse de la maternité, de  de votre parcours PMA ou de leur désir de devenir maman, prenez-le temps de partager vos ressentis et de leur dire ce qui vous fait du bien, tout comme ce qui vous fait souffrir. 

Vos proches sont généralement conscients de la sensibilité de ces sujets pour vous et ne savent pas comment les aborder. Vos relations seront plus apaisées lorsque vous aurez communiqué et fait table rase des non-dits. Ils sauront alors quels comportements adopter, quel type de conversations privilégier, quel thème éviter. Cette approche transparente et bénéfique, tant pour votre entourage que pour vous-même, limitera ainsi tout risque d’incompréhension, d’animosité et de quiproquos. 

 

C’EST VOUS QUI LE DITES #MONHISTOIREPMA 

Les mots d’Estelle, 35 ans, nous ont touché : 

« Prenez soin de vous, isolez vous des autres si vous en avez besoin et faites ce qui est bon pour vous. Ne déménagez pas que pour cela par contre, parce que même avec la distance géographique, si vous ne vous protégez pas émotionnellement vous continuerez encore à souffrir.

Je comprends que ce soit si dur pour vous. J’ai vécu la même situation avec ma sœur jumelle tombée enceinte en 1 mois alors que j’y étais depuis 2 ans… 

Mais j’ai aussi envie de vous dire que la roue tourne et que le jour où vous apprendrez que vous êtes enceinte, toute cette douleur, cette frustration disparaîtra et le chemin qui vous a paru si long aura enfin un sens. »

Si vous préférez vous tenir à l’écart, veillez à ne pas trop vous isoler pour autant.

Néanmoins, si votre volonté première est de vous protéger, veillez à ne pas trop vous isoler pour autant. Votre entourage peut être une grande source de soutien. 

Ne perdez pas espoir et célébrez toutes les petites victoires. Plus tard, vous vous souviendrez de ces mauvais souvenirs qui auront su bâtir ce sacré bouclier de femme-guerrière.

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