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« Avec de l’endométriose, se lancer dans un projet bébé est un énorme engagement »

Camille Derveaux Ringot Fondatrice startup Gyneika endométriose

Quel est le lien entre endométriose et infertilité ? C’est que nous explique Camille Derveaux Ringot, atteinte d’endométriose, devenue patiente experte. Jeune maman, prête à débuter un parcours de Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour avoir un deuxième enfant, elle s’engage aujourd’hui pour améliorer la vie de toutes les femmes souffrant de cette pathologie avec sa startup femtech Gyneika. Pour Dulcy, elle nous partage son expérience de patiente en projet bébé.  

Bonjour Camille, peux-tu te présenter ?

J’ai 33 ans, je suis maman d’une petite fille de 2 ans et entrepreneure, fondatrice de Gyneika. Mon aventure entrepreneuriale trouve ses sources dans mon parcours de patiente : je suis atteinte d’endométriose, diagnostic obtenu en 2015, à la suite de nombreux examens, après 6 ans de traitements pour une autre maladie. J’étais en effet suivie pour la maladie de Crohn.

Comment s’explique cette erreur de diagnostic ?

En 2009, je commence à souffrir de troubles digestifs, qui ne cessent de s’aggraver. On me recommande de consulter des gastro-entérologues pour y remédier. Je mène une batterie d’examens, des inflammations sont observées mais elles sont trop minimes pour poser un diagnostic précis. Comme les symptômes s’apparentent à ceux de la maladie de Crohn, je commence à être prise en charge pour cette pathologie. Mais les crises persistent.

Après 4 ans de traitement sans succès, j’effectue une IRM pour approfondir les analyses. Les médecins m’apprennent alors que les causes de mes troubles sont en réalité d’ordre gynécologique et non gastro-entérologique. Il s’agit en effet d’endométriose.

Camille Derveaux Ringot Fondatrice startup Gyneika endométriose

Après toutes ces années de traitements inadaptés, tu obtiens enfin le bon diagnostic, celui de l’endométriose. Comment es-tu alors prise en charge ?

Suite à cette IRM, j’ai tout d’abord vécu une traversée du désert pendant deux longues années. J’ai consulté une dizaine de gynécologues mais peu sont spécialistes de cette maladie. Rappelons que l’endométriose est inclus dans le programme des cours de médecine depuis deux ans seulement. 

Enfin, en 2017, je découvre le réseau Saint-Joseph. Ces médecins ont changé ma vie. Ils ont développé une expertise sur l’endométriose depuis plus de 30 ans. Grâce à leur prise en charge, j’ai enfin pu soulager mes douleurs.

 

Une fois le diagnostic de l’endométriose posé, comment le sujet de l’infertilité a-t-il été abordé ? 

Ça va probablement être compliqué d’avoir des enfants” est l’une des premières phrases que les médecins m’ont dite, dès l’IRM. Tout de suite, on m’a fait comprendre  que je pourrais souffrir d’infertilité. C’était compliqué à vivre car l’endométriose est une maladie peu connue, j’étais perdue face à ce risque d’infertilité.

Pourtant, il est important de connaître les faits : 30 à 40% des femmes atteintes d’endométriose sont touchées par des problèmes d’infertilité. Parmi elles, 90% peuvent réussir à avoir un enfant grâce à la Procréation Médicalement Assistée (PMA)

Camille Derveaux Ringot Fondatrice startup Gyneika

Quel est alors le lien entre l’endométriose et l’infertilité ?

D’après mon expérience de patiente et ma formation de patient-expert, je dirais que les causes majeures sont les suivantes :

  • Des lésions placées sur les ovaires ou les trompes, qui peuvent gêner mécaniquement le cycle reproducteur ;
 
  • L’inflammation chronique, qui a un impact sur les hormones.  Elle entraîne une production chronique de cortisol (hormone du stress), qui diminue la production de progestérone, hormone qui sert à préparer l’utérus à une grossesse  ;
 
  • Des douleurs aux rapports sexuels, ou dyspareunie, un problème mécanique qui rend la procréation difficile.
 

Il faut bien retenir qu’il existe autant d’endométriose que de patientes de l’endométriose. Chaque femme connaît des symptômes différents.

 

Quand on souffre d’endométriose, à quoi faut-il s’attendre lorsque l’on se lance dans un projet bébé ? 

Se lancer dans un projet bébé quand on a de l’endométriose est un réel engagement. En effet, cela signifie arrêter le traitement que l’on suit, et donc réveiller des symptômes et des douleurs. 

Personnellement, j’utilise une pilule en continu pour gérer mon endométriose et j’ai dû l’arrêter pour mon projet bébé. Cette interruption médicamenteuse entraîne un cercle vicieux. Les douleurs reviennent, qu’elles soient gastriques ou lors des rapports.

Camille Derveaux Ringot patiente endométriose

Tu es la maman d’une petite fille de 2 ans, née naturellement. Comment s’est déroulé ton premier projet bébé ?

Lorsque j’ai voulu avoir un enfant, je suis allée voir ma gynécologue. Elle m’a proposé une préparation sur une année pour arrêter le traitement. Cycle après cycle, les douleurs augmentaient, l’inflammation reprenait. Je suis tombée enceinte au bout de 11 mois. À la fin, j’ai fait de l’acupuncture et je pense que ça m’a aidé. 

 

 

Tu t’engages actuellement dans un nouveau projet bébé. Comment te sens-tu ?

C’est difficile. Cela fait 6 mois que j’ai commencé ce projet pour un deuxième enfant et arrêter mon traitement est douloureux. J’ai déjà dû aller trois fois aux urgences et reprendre un traitement antiépileptique pour les douleurs car l’ovulation me faisait tomber dans les pommes. On m’a mise sous morphine. Ma gynécologue m’a donc proposé de passer en PMA plus rapidement que prévu.

 

Comment ta vie de couple a-t-elle été bouleversée par l’endométriose ? 

Lorsque j’ai rencontré mon conjoint, je venais alors d’être diagnostiquée et je n’étais pas encore prise en charge. On a tout vécu ensemble. Mais c’était difficile pour lui, il me voyait souffrir, il était frustré de ne pas pouvoir m’aider. À ce moment, le plus gros défi représentait l’impact sur la qualité de vie : les douleurs, le régime alimentaire spécifique, le fait de ne pas pouvoir sortir parfois.

Dans le cadre d’un projet bébé, mon conjoint a également dû passer des examens, dès le début, afin de s’assurer que je n’arrête pas la pilule pour rien. Notre enfant n’est pas un enfant “tombé du ciel”.

Fondatrices Gyneika micronutrition

De patiente, tu es devenue entrepreneure en créant Gyneika. Quelle mission poursuis-tu avec ta startup ?

Avec Gyneika, notre objectif est de démocratiser la micronutrition comme soin de support pour le traitement de l’endométriose. Nous souhaitons utiliser le pouvoir de cette science des micro-nutriments pour soulager les femmes de leurs douleurs et de leurs déséquilibres hormonaux. 

Notre corps est carencé en micro-nutriments, tels que l’oméga 3, le zinc, le magnésium. Or, ceux-ci nous apportent un coup de boost, nous aident à mieux digérer, contribuent à la régulation de notre activité hormonale. La micronutrition est également intéressante pour celles qui désirent combiner une approche médicamenteuse avec des approches plus naturelles.

Vous menez actuellement la première campagne de crowdfunding pour Gyneika. Quels sont vos objectifs ?

Tout d’abord, nous voulons financer la première production des compléments alimentaires. Nous avons créé 3 formules qu’on peut pré-commander sur Ulule :

  • Endobelly: pour lutter contre les troubles digestifs, les ballonnements, le ventre gonflé

  • Endobalance : pour réguler l’activité hormonale et diminuer la fatigue chronique

  • Règles douloureuses : utilisable par toutes les femmes dans le besoin

Ces produits ont été créés à partir de ma propre expérience de patiente, de nombreuses interviews d’autres patientes, et avec mon associée qui est ingénieure biologiste. Elle apporte une expérience de 7 ans en laboratoire pharmaceutique, où elle développait des probiotiques et des compléments alimentaires. Nous avons également collaboré avec une pharmacienne micro-nutritionniste pour créer ces trois formules. 

Quel est ton message pour les femmes souffrant d’endométriose et souhaitant avoir un bébé?

Je pense à elles. Je sais comme on peut se sentir seule dans un projet bébé. Essayez de jouer sur le mode de vie entre l’alimentation, l’activité physique et le sommeil. Cela peut paraître très contraignant mais on peut aussi voir cela comme un mode de vie sain pour se faire du bien. J’aimerais leur donner toute ma force.

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